Pouvoirs et mesure en éducation

Les articles de ce numéro sont organisés en trois parties. La première, intitulée « Gouverner l'éducation par la mesure », montre comment les organisations internationales influencent la restructuration des politiques nationales d’éducation en fixant des objectifs en termes de “performance” et de “qualité” des systèmes éducatifs. La seconde, « La mesure de l'efficacité de l'éducation comme outil de décision » se donne pour objectif de rester vigilante, d’un point de vue épistémologique, par rapport aux cadres théoriques et méthodologiques à partir desquels est définie l’efficacité, tant externe qu’interne, des systèmes éducatifs, et est engagée l’orientation des politiques éducatives dans le but de modifier les conditions de l’allocation des ressources entre les agents. Les travaux qui composent la troisième partie ; « La carte, le terrain, le code », empruntent deux entrées complémentaires pour traiter de la mesure : l’une dévoile les logiques sous-jacentes à l’élaboration des catégories statistiques par des institutions qui ont pour mission de construire des “grands nombres” ; l’autre observe les opérations ordinaires de “renseignement” des taxinomies statistiques par les agents des établissements scolaires. La mesure y est donc saisie comme le produit à la fois de savoirs savants et de pratiques profanes.