Les langues d’enseignement dans le système éducatif du Tchad

Autor(es): Diop, Aminata

Date: 2013

Pages: p. 151-166

Serie: Glottopol

Series Volume: 22 (2013)

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À son indépendance, en 1960, le Tchad, avec plus de cent groupes ethnolinguistiques, choisira le français comme langue officielle. L’arabe littéraire devient la deuxième langue officielle en 1983 après un long processus de revendications politico-militaires. Le bilinguisme arabe-français constitue alors explicitement l’un des maillons essentiels du projet de société du Tchad nouveau. Mais aujourd’hui encore, le bilinguisme institutionnel et ses impacts en matière d’unité nationale sont loin d’être atteints : « Le bilinguisme tel qu’il est compris et pratiqué aujourd’hui au Tchad, dans le système éducatif, est facteur de division des jeunes Tchadiens en arabophones et francophones » (Al-Habo, 2004). Le clivage entre le Nord arabophone musulman et le Sud francophone chrétien, initié sous la colonisation, est, d’autre part, exacerbé par le clanisme et les exactions du pouvoir. Au quotidien, selon les régions, les populations communiquent à l’aide des langues véhiculaires, notamment l’arabe tchadien, qui prend de plus en plus d’ampleur du nord au sud du pays, en particulier dans les villes. Néanmoins, l’intégration des langues véhiculaires dans le système éducatif n’en est encore qu’au stade expérimental ; la guerre des langues entre le français et l’arabe en serait-elle une explication ? En effet, la pratique du français qui domine largement au sein de l’administration et de l’éducation attise les revendications des arabisants influents, quoique peu nombreux.

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