Jàngandoo, baromètre de la qualité des apprentissages des enfants au Sénégal : rapport descriptif - principaux résultats 2014

L’évaluation Jàngandoo 2014 a porté sur 26 068 enfants âgés entre 6 et 14 ans issus de 10 000 ménages. Les principaux résultats confirment les tendances de l’évaluation à grande échelle menée en 2013 et montrent que la qualité des apprentissages au Sénégal reste à améliorer. En effet, en 2014, moins de 20% des enfants âgés de 6 à 14 ans ont réussi le test global de niveau médian, correspondant à la fin de la troisième année d’apprentissage. Le taux de réussite demeure faible dans les deux langues de test que sont le français et l’arabe, au choix de l’enfant. Aussi, les résultats montrent que les enfants « hors lieu » d’apprentissage, tous âges confondus, enregistrent les plus faibles performances. Les performances des enfants (tous âges confondus) reflètent des disparités entre le rural et l’urbain. Elles sont plus élevées en milieu urbain (35,5% en lecture et 29% en mathématiques) qu’en milieu rural (20,9% en lecture et 15,9% en mathématiques). Puis, des différences significatives persistent entre la capitale et les régions éloignées. En effet, Dakar se distingue avec 31,7% de réussite au test global, suivie par Ziguinchor (22%) et Diourbel (21,8%). En revanche, Kaffrine et Kolda se démarquent avec les plus faibles taux de réussite, respectivement 6% et 7,8%. Chez les enfants âgés de 6 à 8 ans, les résultats de Jàngandoo 2014 montrent que 3% ont réussi le test de niveau médian, ce qui révèle une certaine précocité chez ces apprenants. Toutefois, durant ces premières années d’apprentissage, les notions de base, à savoir la lecture de lettres et sons et le comptage, ne sont pas réellement maitrisées, avec respectivement 54,4% et 48,9% de taux de réussite pour les enfants de cette tranche d’âge. En considérant la tranche d’âge 9-14 ans, qui se situe en très grande majorité au-dessus du niveau médian, nous constatons qu’un peu moins de 30% a réussi le test global. Aussi, c’est environ un enfant sur cinq, de niveau CE1, qui réussit au test de lecture et seulement un enfant sur sept à celui des mathématiques. Les performances sont moindres dès que l’enfant est en face de questions complexes, puisque les taux de réussite sont les plus faibles en lecture compréhension (43,1%) et en résolution de problème (35,9%). Les résultats montrent ainsi que des difficultés en lecture et en mathématiques subsistent chez les 9-14 ans. De même, au sein de cette classe d’âge, des inégalités sociales de performances apparaissent lorsqu’on tient compte du statut et des caractéristiques des lieux d’apprentissage. Les enfants qui fréquentent l’école française privée prennent le pas sur les autres avec 77,9% en lecture et 67,8% en mathématiques. De même, l’analyse des résultats selon les caractéristiques du ménage fait ressortir des disparités notables. Il apparaît alors que, plus le niveau d’instruction du chef de ménage ou de la personne qui suit les études de l’enfant à la maison est élevé, meilleurs sont les résultats de l’enfant. L’enquête révèle aussi une faible disponibilité de manuels et des conditions matérielles souvent difficiles dans les lieux d’apprentissage.